Le cheminement des Déesses à la grande Fabrique

Vingt-huit Déesses déambulent, seules, à deux, ou en petits groupes et enveloppent le lieu et ses visiteurs d’une belle lumière en symbiose avec le lieu.

Je découvre la chapelle de la Grande Fabrique lords de l’exposition collective de trois amies. Je passe la journée dans le lieu pour m’en imprégner, en prendre toute la mesure.

Je réserve ce lieu pour l’année suivante, Je serai seule à l’occuper dans sa totalité.

Je prépare une année durant l’installation et la mise en oeuvre de mes peintures et de mes gravures en fonction de l’endroit où je veux les mettre en lumière.

En ce qui concerne les sculptures, je les imagine au sol, déambulant. Mais comment ? Vont-elles sinuer, seule, en groupe, l’une derrière l’autre ? Je pense marquer le sol avec des pierres pour symboliser un chemin. Puis je reprends les photos prises l’année précédente et je découvre avec joie qu’il y a un tapis de marbre dessiné au centre de la chapelle, de la porte d’entrée jusqu’au cœur.

Elles vont donc cheminer sur ce tapis, partant de la grande porte centrale jusqu’au pied du cœur de la chapelle. Vingt huit Déesses déambulent, seules, à deux ou en petits groupes et enveloppent le lieu et ses visiteurs d’une belle lumière en symbiose avec le lieu.

La chapelle a été conçue pour recevoir des femmes travaillant dans la filature. A certaines périodes, jusqu’à huit cent femmes travaillaient et vivaient sur place et ne sortaient quasiment pas de l’enceinte de la Grande Fabrique.

Dans ce lieu, ce travail sur le féminin a permis de transmuter les souffrances et les difficiles conditions de vie de toutes ces femmes et de libérer ces mémoires enkystées.